Au 1er octobre 2022, le taux d’usure sur les crédits à la consommation, c’est-à-dire le taux d’intérêt maximum légal que
les banques peuvent pratiquer, était fixé par la Banque de France entre 3,17% et 3,45% (selon la durée du prêt et le taux
fixe ou variable). Ces taux, recalculés tous les trimestres, sont bas par rapport à l’inflation, et surtout par rapport aux
taux directeurs, ce qui gêne les établissements de crédit, et risque, par contrecoup, d’affecter la consommation des
ménages.
On constate pourtant que la production de prêts à la consommation reste stable. Le phénomène s’explique d’une part
par les efforts des banques, qui préfèrent rogner sur leurs marges plutôt que de s’attirer les foudres du Ministère des
Finances ; d’autre part par la technologie d’open banking, qui permet aux banques de consulter l’historique des comptes
bancaires d’un emprunteur, avec son accord, et donc de sécuriser les prêts. Dans un contexte où les refinancements
coûtent de plus en plus cher, il devient crucial de s’assurer au mieux de la solvabilité des emprunteurs.
Par le biais des taux d’usure, ce sont donc les banques qui absorbent l’essentiel de la hausse des taux directeurs — pour
l’instant. Mais contrairement aux prêts immobiliers, les crédits à la consommation, compris entre 200 et 75000 €
servent à financer des achats de voitures, de meubles, d’électroménager, de voyages ou de services : ils se retrouvent donc
dans toutes les branches de l’économie française. Si les banques réduisent la production de prêts à la consommation, ce
sont tous ces secteurs qui en recevront le contrecoup.