En mai, l’inflation sur l’année s’élevait déjà à 5.2%. De nombreux Français s’inquiétaient : seraient-ils assujettis à l’impôt
sur le revenu ? Risqueraient-ils de basculer dans une tranche d’imposition supérieure, ou de perdre des avantages
sociaux ou fiscaux indexés sur l’IR ?
Le Ministre de l’Économie rassure : « il ne s’agit pas que les Français paient plus d’impôt à cause de l’inflation », a-t-il
déclaré sur BFMTV. À quelques jours des élections législatives, le gouvernement est très attendu sur les mesures
protectrices du pouvoir d’achat.
En effet, un ménage non-imposable à l’impôt sur le revenu pourrait, à cause de l’inflation, franchir le seuil d’imposition
ou passer dans une tranche supérieure, sans pour autant que son pouvoir d’achat réel s’améliore. Le barème de l’impôt
sur le revenu restera donc indexé sur l’inflation. Cette disposition sera mentionnée dans le projet de loi finances 2023.
Après bientôt deux ans de « quoi qu’il en coûte », les recettes fiscales de l’impôt sur le revenu auraient été bienvenues à
Bercy. Elles s’élèvent à environ 80 milliards d’euros chaque année. Mais à la veille des élections législatives, face aux
préoccupations sur le pouvoir d’achat, et à l’érosion du consentement à l’impôt, le gouvernement a favorisé le choix
politique sur l’aubaine économique.
Dans ce contexte, le Budget 2023 s’annonce comme un casse-tête pour Bercy. La hausse de 4% des retraites à partir
d’août, ainsi que le chèque Inflation pour les ménages les plus modestes, un éventuel dégel du point d’indice des
fonctionnaires… les mesures de préservation du pouvoir d’achat sont évaluées à 9 milliards d’euros par l’OFCE, qui
s’ajoutent au 30 milliards déjà avancés depuis 2021 pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. Plus de dépenses,
moins de recettes, et une pression à diminuer le déficit : Bercy a du travail avant l’annonce du Budget !
